IRIB- La Russie a mis en garde contre le déclenchement de toute guerre, au Yémen, appelant à l’arrêt immédiat des attaques contre la population de ce pays.
Des tirs de la défense anti-aérienne ont été entendus en réponse à ce que des témoins ont décrit comme des frappes de la coalition contre une base à Al-Istiqbal, à l’entrée ouest de Sanaa. Des témoins ont également dit que des frappes avaient visé la base militaire d’Al-Samaa, au nord de Sanaa, qui est utilisée par des unités de l’armée qui prendraient leurs ordres de leur ancien commandant, Ahmed Ali Saleh.
Des avions de combat dans le ciel d’Abyan
Ce commandant est le fils d’Ali Abdallah Saleh, l’ex-président poussé en 2012 au départ après 33 ans de pouvoir, et qui est aujourd’hui accusé de s’être allié avec les rebelles chiites, s’appuyant sur des troupes qui lui sont restées fidèles.
Dans le sud du pays, un secteur où les rebelles chiites et leurs alliés tentent de progresser pour étendre leur zone d’influence, la base aérienne d’Al-Anad a été la cible de deux raids aériens. Elle avait été prise par les rebelles mercredi.
Un autre raid a visé une base des forces spéciales alliées aux Houthis à Qatabah, à 120 km au nord d’Aden, la principale ville du sud du Yémen, d’après des habitants du secteur. Des avions de combat ont également été vus dans le ciel d’Abyane, à l’est d’Aden, où la base militaire d’Al-Majd serait aux mains de pro-Houthis.
les Etats-Unis s’engagent au risque d’envenimer leurs relations avec l’Iran
Le soutien logistique et de renseignement autorisé par le président Obama devrait reposer notamment sur des avions ravitailleurs américains, alimentant en carburant les avions des Saoudiens et de leurs alliés pour leurs bombardements de la milice chiite, et des avions radars Awacs, selon des responsables américains.
Les pays du Golfe ont des forces aériennes conséquentes, mais ils ont besoin de ces capacités supplémentaires pour mener une opération importante et d’une durée indéterminée, expliquaient jeudi des responsables américains.
Le dispositif se met en route lentement: pour l’instant, Washington n’a fait qu’affecter une douzaine de militaires dans une cellule de coordination avec la coalition menée par l’Arabie Saoudite, expliquait jeudi le Pentagone.
Leur rôle est premièrement de maintenir les lignes de communication ouvertes entre les Etats-Unis et les pays du Golfe, a déclaré le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone.
Interrogé au Sénat sur le futur dispositif américain, le général Lloyd Austin, commandant des forces américaines au Moyen-Orient, n’a pas voulu donner de détails. Et il a reconnu au passage que les Saoudiens ne l’avaient appelé que mercredi, le jour-même de l’offensive, pour le prévenir.
Pour les experts, Washington marche sur des oeufs, pris entre la volonté de soutenir ses alliés du Golfe et le risque de se voir entraîner dans une longue guerre par procuration entre les Etats du Golfe sunnites et l’Iran chiite.
Jeudi, le président iranien Hassan Rohani a condamné l’agression militaire contre le Yémen menée par la coalition tandis que le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif mettait en garde contre une extension du conflit dans la région.
Si nous prenons cette route de la guerre par procuration entre l’Iran et les pays du Golfe, le conflit sera parti pour durer des années, avertit Jon B. Alterman, un chercheur au CSIS, un groupe de réflexion de Washington.
- Situation tendue -
Il ne s’agit ni de laisser les Houthis remporter une victoire totale, ni de chercher à les battre complètement, a-t-il déclaré à l’AFP, en estimant que la solution ne passerait que par un règlement négocié entre toutes les parties.
En dernier ressort, une fin négociée à la crise sera le seul moyen de restaurer l’ordre au Yémen et de réduire l’espace laissé aux terroristes, a également estimé le parlementaire démocrate Adam Schiff, membre de la commission du renseignement de la Chambre des représentants.
La situation est d’autant plus tendue pour les Etats-Unis que les négociations sur le nucléaire iranien entrent dans leur dernière ligne droite. Un haut responsable américain a assuré jeudi que l’opération militaire au Yémen n’aurait pas d’impact sur les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran.
Nous avons toujours clairement indiqué que les négociations du groupe P5+1 portaient exclusivement sur la question du nucléaire, a indiqué ce haut responsable américain sous couvert d’anonymat au moment où les discussions reprenaient à Lausanne, en Suisse.
De plus, les Etats-Unis, même avec un soutien logistique, ne sont pas directement impliqués dans les frappes au Yémen, a estimé Seth Jones, un expert du groupe de réflexion Rand Corp. Les Etats-Unis ont toujours soutenu le gouvernement du président Hadi contre les Houthis, et au fond il n’y a pas grand chose de nouveau, a-t-il déclaré à l’AFP.
Je ne pense pas cela fera nécessairement capoter les négociations sur le nucléaire iranien, estime-t-il.
En 2011, les Etats-Unis avaient fait le choix de ne pas aider les Saoudiens, lorsque ceux-ci étaient intervenus à Bahreïn pour réprimer des manifestations de la majorité chiite face au gouvernement sunnite.
L’Algérie prône un « réglement pacifique » à la crise au Yémen
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé jeudi à Charm sheikh (Egypte), que la situation au Yémen interpellait et préoccupait »grandement » l’Algérie selon le portail liberte-algerie. »Nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’alternative au dialogue et le règlement pacifique est un impératif » a-t-il indiqué à la presse à l’issue de son entretien avec son homologue omanais, Youssef Ben Aloui Ben Abdallah, en marge de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères.
En parallèle, dans une intervention, jeudi soir,sur la chaîne satellitaire panarabe « Al Mayadeen Tv », le célèbre journaliste palestinien,Abdel-Bari Atwan, considéré comme l’un des éditorialistes les plus importants de la presse arabe, a exhorté l’Algérie à jouer les intermédiaires pour faire cesser la guerre au Yémen « puisque c’est un pays qui a de bonnes relations avec l’Arabie Saoudite et l’Iran ».
http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr le 28 Mars 2015
28 mars 2015
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