L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.
dans la revue Politique internationale d’obédience atlantiste (n °146), Valéry Giscard d’Estaing brave la morgue d’une journaliste du Figaro et défend la position russe en dénonçant les agissements américains.
Ayant réétudié son histoire impériale, « le petit télégraphiste de Moscou » déclare au sujet de la Crimée :
La conquête de la Crimée fut assez dure. Elle ne s’est pas faite au détriment de l’Ukraine, qui n’existait pas, mais d’un souverain local qui dépendait du pouvoir turc. Depuis, elle n’a été peuplée que par des Russes. Quand Nikita Khrouchtchev a voulu accroître le poids de l’URSS au sein des Nations unies qui venaient de naître, il a “inventé” l’Ukraine et la Biélorussie pour donner deux voix de plus à l’URSS, et il a attribué une autorité nouvelle à l’Ukraine sur la Crimée qui n’avait pas de précédent. À l’époque, déjà, je pensais que cette dépendance artificielle ne durerait pas. Les récents événements étaient prévisibles.
L’ancien Président voit, comme tous les observateurs sérieux, un complot de la CIA et une ingérence américaine dans cette affaire est-européenne.
Il faut se demander ce qui s’est réellement passé il y a un an dans la capitale ukrainienne. Quel rôle la CIA a-t-elle joué dans la révolution du Maïdan ? Quel est le sens de la politique systématiquement antirusse menée par Barack Obama ? Pourquoi les États-Unis ont-ils voulu avancer leurs pions en Ukraine ? Les Américains ont-ils voulu “compenser” leur faiblesse au Moyen-Orient en conduisant, sur le continent européen, une politique plus “dure” contre la Russie ?
Giscard devrait se souvenir de son collègue Brzeziński à la Trilatérale ! Puis il tance la politique de sanctions et les menaces sur les hommes politiques russes.
Les États-Unis, ils ont probablement soutenu et encouragé le mouvement insurrectionnel. Et, ensuite, ils ont pris la tête de la politique de sanctions visant la Russie – une politique qui a enfreint le droit international. Qui peut s’arroger le droit, en effet, de dresser une liste de citoyens à qui l’on applique des sanctions personnelles sans même les interroger, sans qu’ils aient la possibilité de se défendre et même d’avoir des avocats ? Cette affaire marque un tournant préoccupant.
Enfin, il remarque que ces euphorisantes sanctions risquent de nuire à tout le monde.
Concernant les sanctions économiques visant non des personnes mais l’État russe, comment ne pas considérer qu’elles font du tort aux deux protagonistes – Russie et Occident – en altérant leurs échanges commerciaux ? Les Américains ont-ils intérêt à provoquer la chute de l’économie russe ? Pour l’Europe, les Russes sont des partenaires et des voisins. Dans le désordre international actuel, face à la flambée des violences au Moyen-Orient, il serait irresponsable de souhaiter que l’économie russe s’effondre.
Les choses vont vite, toutefois, et comme on sait, d’autres économies plus virtuelles menacent depuis de sombrer…
les Etats-Unis ont semé le sentiment antirusse en Europe
Lors d’une conférence à l’Université d’Etat Lomonossov de Moscou intitulée «Les relations de l’UE avec ses grands voisins», l’ex-président français Valéry Giscard d’Estaing a déclaré que l’Europe n’était pas à l’origine du sentiment antirusse.
L’ancien président français est arrivé à Moscou le 29 mai pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine et participer à une conférence dans la plus prestigieuse université de Russie. Partisan de relations étroites avec la Russie, Valéry Giscard d’Estaing a fait savoir que les sanctions devaient être levées ns les meilleurs délais avant la fin 2015 car leur mise en œuvre était, d’après lui, une affaire «douteuse».
De plus, Valéry Giscard d’Estaing a souligné l’importance des échanges économiques avec la Russie en affirmant qu’elle était l’«un des plus importants partenaires naturels» de la France. Il estime en outre que «le système européen a mal géré l’affaire des sanctions». Leur mise en œuvre n’était avantageuse pour personne car elles ont altéré les échanges commerciaux entre la Russie et l’Occident. «Il faut que l’UE résiste à l’appel à sanctionner plus lourdement encore l’Etat russe», a souligné l’ancien président.
Il a aussi précisé que les sentiments antirusses ont été artificiellement grossis en Europe car ce sont les Etats-Unis qui les ont semés dans les médias. Valéry Giscard d’Estaing a précisé que les médias occidentaux couvraient les évènements liés à la Russie de manière biaisée en omettant la moitié de la vérité compte tenu de la politique américaine antirusse. Mais à son avis, la France a le droit de ne pas suivre la ligne antirusse imposée par les Américains même si elle est membre des Nations unies.
«Il faut constituer un lien important et pacifique entre l’UE et la Russie qui ne doit pas dépendre des alliances militaires», a conclu l’ancien président français.
Sources: http://www.bvoltaire.fr le 29 Mai 2015
2 juin 2015
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